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Vous reprendrez bien un p’tit communard ?

Le jeudi 3 avril 2003.

Le samedi 8 mars, une quarantaine de personnes ont bravé l’arrêté anti-alcool pris en janvier par le maire de Rouen, en s’invitant à un pique-nique « arrosé » devant l’hôtel de ville. Elles répondaient à l’appel du Collectif pour les libertés fondamentales, regroupant entre autres, la Ligue des droits de l’homme, Alternative libertaire et la Fédération anarchiste. Aucune verbalisation n’était à déplorer, la police étant restée à bonne distance du lieu.

Dans la droite ligne du tout-sécuritaire et du tout-répressif de Sarkozy, Pierre Albertini, maire de Rouen, n’arrête pas de décréter, il veut « nettoyer » la ville. En interdisant la vente de boissons alcoolisées après 22 heures, il s’attaque aux petites épiceries arabes qui rendent bien service à tout le monde. D’autre part, l’arrêté interdisant la consommation d’alcool sur la voie publique, à toute heure du jour et de la nuit, vise à stigmatiser les plus pauvres, ceux qui n’ont pas de quoi se payer un verre à la terrasse d’un café (ces derniers n’étant pas concernés par l’interdiction, bien sûr, on soigne son électorat !).

À cette occasion, les militant(e)s de la FA ont dénoncé un arrêté anti-affichage par l’intermédiaire du journal local Paris-Normandie. En effet, sous prétexte de lutte contre la pollution visuelle, le maire veut obliger tout contrevenant à payer une amende de 15 euros par affiche en dehors des emplacements prévus à cet effet (emplacements quasi inexistants, bien sur !). La librairie L’Insoumise a déjà fait l’objet d’une lettre de menaces du maire. Il nous reviendra, le cas échéant, de faire respecter la loi sur la liberté d’expression par voie juridique et de rappeler à ce chantre de la propreté que la liberté ne se mendie pas, elle se prend !

Virginie, groupe de Rouen