Accueil > Archives > 2003 (nº 1301 à 1341) > 1307 (13-19 févr. 2003) > [Appel à la solidarité en Argentine]

Projet éditorial « Letras libertarias »

Appel à la solidarité en Argentine

Le jeudi 13 février 2003.

Il y a maintenant quelques mois, nous avons envoyé, par courrier, à une centaine de groupes et syndicats libertaires un appel à souscription pour aider un collectif anarchiste argentin à mettre en place une petite maison d’édition. À l’heure actuelle, l’appel a souscription n’a strictement rien donné.

Un membre du SIA va se rendre en Argentine début mars. Il est prêt à convoyer les fonds nécessaires au lancement de la maison d’édition et à les remettre, en main propre, contre reçu, au collectif « Letra Libre ». Nous réitérons donc à l’ensemble du mouvement libertaire français notre appel à la solidarité financière en vue de mettre sur pied cette maison d’édition anarchiste. Il suffit que chaque groupe contacté envoie entre cinq et sept euros (ou plus) pour que la somme nécessaire soit collectée. La liste des donateurs sera publiée dans notre journal Solidarité dans le courant du mois de mars. Nous nous engageons également à publier en juin le reçu provenant du collectif Letra Libre. Un excédent financier éventuel par rapport aux besoins du collectif serait alors reversé à la bibliothèque anarchiste « José-Ingenieros » de Buenos Aires.

Désormais le temps presse. Dans un mois il sera trop tard pour pouvoir convoyer l’argent. Écrire des articles sur l’Argentine, c’est bien, aider concrètement les compagnons argentins à développer l’anarchisme là-bas, c’est mieux.

Présentation du groupe et du projet

À l’heure où la crise économique qui sévit en Argentine a rendu quasi impossible tout achat de littérature anarchiste à l’étranger, il est important de créer une maison d’édition libertaire capable de diffuser des textes sur l’anarchisme en général et sur la situation en Argentine en particulier, et ce à des prix abordables pour une population majoritairement paupérisée.

Le collectif Letra Libre s’est formé à La Plata (près de Buenos Aires) début 2002. Les membres du collectif sont issus de différents secteurs du militantisme (universitaire et dans les quartiers).

Ce collectif se propose de créer cette maison d’édition qui fait tant défaut et qui prendrait le nom de « Letras libertarias ». Ils disposent de contacts avec des imprimeurs, ont réfléchi aux moyens de diffusion qui s’offrent à eux et ont contacté Noam Chomsky afin d’avoir son autorisation pour publier un recueil de ses textes sur l’anarchisme. Celui-ci a donné son accord. Le seul problème maintenant, c’est l’argent. Il leur faut environ 650 euros pour financer la parution de leur premier ouvrage. L’argent provenant de la vente de celui-ci permettra de financer l’édition d’un second ouvrage et ainsi de suite.

Ce projet s’inscrit dans un climat d’effervescence sociale et de décomposition profonde dont souffre le pays dans tous les secteurs de la vie collective et privée, qui se sont exprimés à travers les manifestations populaires massives de décembre 2001. Selon l’un des journaux à plus gros tirage, Clarín, entre janvier et juillet 2001, on compte 11’000 manifestations de protestation dans les rues des principales villes du pays. Ce contexte a donné naissance à de nombreuses associations urbaines qui cherchent à stimuler des actions collectives de défense et de résistance à la crise. Mais au-delà des manifestations concrètes de la crise, nous accordons de l’importance à sa dimension symbolique. La rupture qui s’est produite en Argentine n’est pas seulement celle du secteur financier. C’est, selon Christian Ferrer (universitaire libertaire argentin), tout l’imaginaire politique, social et public qui a explosé et qui a commencé a se manifester en plongeant la population dans un état de vulnérabilité totale. Cette sensation s’ajoute au rejet généralisé des institutions et des pratiques politiques qui constituent la légalité de l’État. Les partis politiques, les élections faussées, la corruption, sont des cibles toutes trouvées pour une population mécontente. Au niveau international, on perçoit un rejet caractérisé de l’ingérence du FMI et de la politique d’État des États-Unis envers l’Amérique latine.

Bien que nous croyions que ces perceptions ne conduisent pas obligatoirement les gens à l’anarchisme en tant qu’alternative théorique et pratique, nous savons pertinemment que nous nous trouvons en présence d’un terrain fertile au développement de ces idées, et c’est pourquoi nous pensons qu’il faut approfondir le travail de diffusion et de débat que propose notre collectif. Dans ce sens, il faut souligner que les associations nées des explosions sociales manifestent des caractéristiques d’organisation qui rappellent les conceptions libertaires, telles que la prise de décision en assemblées, par exemple.

Structure et plan d’édition

La structure organisationnelle est définie par le comité éditorial, constitué par le groupe responsable, les directeurs de chaque collection et les collaborateurs. Les compagnons qui collaborent depuis divers pays aux suggestions de matériel à publier sont également partie prenante du projet.

Concernant le plan d’édition, nous débuterons avec deux livres sur lesquels nous sommes en train de travailler, chacun d’entre eux inaugurant une collection. Le premier sera une compilation de textes, de conférences et d’entrevues de Noam Chomsky sur l’anarchisme. Il s’adresse à un large public qui n’a pas forcément eu accès à une bibliographie de l’anarchisme. Le second titre correspondra également à une compilation de travaux produits récemment suite aux transformations qui surviennent actuellement en Argentine, afin de rendre compte de la situation d’un point de vue libertaire.

Nous attendons vos dons (chèques à l’ordre du SIA au plus tard début mars). Faites circuler l’info. Manifestez vous !

Syndicat intercorporatif anarchosyndicaliste de Caen
BP 257, 14013 Caen cedex. E-mail : s.ia@laposte.net


Pour nous contacter

Argentine :
Colectivo Letra Libre,
calle 65, nº 3434 (e/162 y 163)
CP 1900, Buenos Aires, Argentina.
letralibre@yahoo.com.ar
Tel/Fax : (54) 0221 450 9459

France :
Hélène Finet
E-mail : helenefinet@yahoo.fr
Portable : 06 79 80 83 39