L’esclavage est toujours légal aux USA. Contrairement à ce qu’on nous enseigne à l’école, la guerre de Sécession n’a pas entraîné l’abolition complète de l’esclavage en 1865. Le treizième amendement à la constitution américaine déclare ainsi : « aucun esclavage ni servitude involontaire sauf comme punition pour un crime etc. ».
Beaucoup de noirs nouvellement affranchis furent rapidement « condamnés » et forcés de travailler sans salaires dans les prisons d’État. Pour ces malchanceux, il se produisit simplement un changement de maître, le nouveau étant l’État.
Aujourd’hui, avec l’avènement de prisons privées, à but lucratif, et des usines-prison, l’esclavage existe toujours mais retourne au secteur privé.
Unicor exploite 90 usines-prisons et poursuit une extension rapide. Les détenus de San Quentin saisissent des données informatiques pour la Bank of America. Des prisonniers au Nouveau Mexique prennent des réservations d’hôtels par téléphone. Des prisonniers Hawaîens emballent des balles de golf et à Folsom ils produisent des cuves en acier inoxydable pour des brasseurs de bière. Et la liste est encore longue.
Les patrons à travers les États-Unis se disputent la chance d’engager des prisonniers. Et pourquoi ne le voudraient-ils pas, ces patrons cupides ? Ils peuvent engager en prison une main-d’œuvre pour une petite partie de ce qu’ils devraient payer à des travailleurs « normaux » et il n’y a pas d’assurance chômage à payer, pas de charges sociales, pas de congés maladie et pas de vacances !
Les ventes des prisons devraient atteindre 8,9 milliards de dollars en 1999.
Joe King
Extrait de Worker Solidarity (été 199)