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Montpellier

Une Division logique

Le jeudi 4 décembre 1997.

Samedi 22 novembre une manifestation, qui avait pour fond le projet Chevènement, a eu lieu à Montpellier. Si l’heure et le lieu du rassemblement étaient unitaires, il n’en était pas de même des mots d’ordre.

Un premier appel émanait de la gauche au sens large. Il regroupait des syndicats, des associations (LDH, CIMaDE…) et des partis allant de la LCR au MJS ! Cet appel se faisait « Pour une approche plus généreuse de l’immigration » : intitulé large et flou, révélateur de l’emprise des organisations proches du gouvernement dont le souci était de faire quelque chose, mais surtout pas de vagues qui pourraient gêner l’action gouvernementale.

Le deuxième appel regroupait le groupe de la FA, le Syndicat étudiant unitaire et laïque (SEUL) et le collectif « Viva Zapata ». Les mots d’ordre étaient : abrogation de toutes les lois anti-immigrés, abandon du projet Chevènement, régularisation de tous les sans-papiers et libre circulation des personnes.

Une délégation du premier collectif a été reçue à la préfecture. À sa sortie, le représentant de la LDH s’est lancé dans un discours fleuve annonçant qu’ils avaient réclamé des amendements aux projet Chevènement et qu’ils seraient certainement entendus. En gros : rentrez chez vous, nous et nos amis du gouvernement, on s’occupe de tout.

Un compagnon de la FA et un du SEUL ont pris la parole pour dénoncer cette manœuvre de démobilisation. Nous avons dénoncé la logique du texte Chevènement, qui présente l’immigré comme le responsable des maux de notre société, pendant que le patronat, aidé des gouvernements successifs, empoche des dividendes faramineux et licencie à sa guise. Ce projet menace d’expulsion des milliers d’immigrés dont nous nous sommes déclarés solidaires.

Nous avons alors appelé à manifester derrière notre banderole. La majorité des personnes nous a suivi laissant bien seuls les quelques pontes amis de la gauche plurielle.

Seules 300 personnes étaient présentes à ce rassemblement, ce qui est très peu. Cependant nous avons vu que notre discours plus clair et radical peut être entendu par les quidams mais aussi par des militants de gauche sincères pris dans des enjeux de pouvoirs. À nous d’arriver à mobiliser plus largement tous ces gens : nous nous y emploierons.

Gilles
groupe de Montpellier