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En vrac

Le jeudi 20 mars 2003.

Deux fois par an, au printemps et en automne, ont lieu des rencontres non mixtes homos, réunissant (je cite) « gays anarchistes, tapettes anticapitalistes, tapins antifascistes, PDs libertaires, fiottes révolutionnaires, francopholles queers, punks squatteurs, et mille fois plus avec affinités ». Ces rencontres, intitulées les Croisières, durent une semaine et s’organisent en ateliers de discussion autour de thématiques définies le premier jour, lesquelles trouvent prolongation et approfondissement dans le zine BangBang. Le huitième numéro du fanzine vient tout juste de sortir, avec ce thème central : « Je lutte. Comment ? Pourquoi ? Avec qui ? ». Quelle place y a-t-il pour les homos dans les luttes antimondialisation ? Dans les luttes anticapitalistes ? Antifascistes ? Que représente la non-mixité dans ces luttes ? Quels sont les espaces politisés ? Faut-il se définir avant de lutter ? Faut-il se définir pour lutter ? Différents homos en révolte livrent leurs sentiments, leurs impressions, leurs doutes, leurs espoirs et leurs rages dans des textes écrits à la première personne, sans fausse pudeur. Les témoignages confinent à l’intime, au subjectif, et révèlent brillamment à quel point la (dé)construction de soi, la stimulation constante (et pas toujours agréable) des fors intérieurs, sont essentielles à l’affermissement d’une véritable conscience libertaire… et sans doute le premier pas d’une démarche révolutionnaire.

En dehors des textes persos, on trouvera deux interviews : celle de Gigi (ex-rédacteur et éditeur de Star, un fameux zine anarcho-gay-punk malheureusement éteint en 1999) et de Brigitte Quattro (l’un des activistes à l’origine du squat gay « Chez Brigitte », à Genève), des chroniques diverses, des recettes de cuisine, des courriers, une planche d’autocollants, et même un roman-photo ! Si l’édito est clair (le fanzine « est labellisé 100 % pur pédé, c’est-à-dire qu’il est fait par des pédés pour les pédés »), j’aurais tendance à recommander sa lecture à tout(e)s.

Prix libre (mais sachez que BangBang leur coûte 2 euros par exemplaire) à BangBang, 6 chemin Galiffe, CH-1201 Genève, Suisse. E-mail : bangbang1969@free.fr, site web : http://bangbang1969.free.fr

« Not a minute of silence but a whole life of struggle » (« Pas une minute de silence mais toute une vie de lutte »). C’est ainsi que Nocif, jeune groupe de Seine-et-Marne, a intitulé son premier CD. La vache, ces gaillards-là ne mentent pas : on souffle à peine entre les 8 bombes punk hardcore que le groupe balance avec une assurance presque insolente (mais en tout cas réjouissante). Les mélodies sont solides, la rage est là, avec un son tout simplement énorme ! On retrouve les textes dans un minizine (Manifeste nº 3) qui accompagne le disque, avec pas mal d’illustrations (certaines paroles sont adaptées en photomontages et en BD) et des articles écrits par le groupe, qui font écho aux sujets abordés dans les chansons (révolte, éducation, anti-sexisme, anticonformisme, etc.). C’est sympa mais pas toujours très lisible avec cette mise en page « punk as fuck ». Dommage… Illustré de photos de la manif à Gènes (juillet 2001), le CD est dédié aux victimes du système capitaliste et de la répression d’État, et s’adresse « à celles et ceux qui vivent, qui peuvent encore faire naître de leur rage, de leur dégoût et de leur colère, l’esprit de résistance ». Car, comme ils disent : « On ne nous domine que parce que nous sommes à genoux. »

8 euros port compris chez Nocif, 36 rue des Jonquilles, 77 240 Cesson, ou direct au label : Le Keupon Voyageur, c/o François Kahr, 85 bis rue Paul Langevin, 51 530 Mardoeuil.

Y’a des fanzines dont le nom reste un mystère absolu jusqu’à ce qu’on discute avec les rédacteurs (mais même parfois après). Quoi qu’il en soit, le troisième numéro du Chien qui pue (c’est le nom de celui-là) réserve une lecture bien agréable. Beaucoup de dessins et de planches BD très classes, des comptes rendus de concerts, des chroniques de disques et quelques textes, le tout dans un esprit globalement pro squats et manifs. Paraît d’ailleurs que Le Chien qui pue est édité par des squatteurs du « Montrouge Qui Tâche » (un cercle de poètes situé à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, comme vous l’aurez deviné).

Pas de contact, mais les habitué(e)s des petits concerts sauvages de la banlieue parisienne tomberont forcément dessus.

Faut absolument faire un tour sur le merveilleux site web d’Igor Agar ! On y retrouve tout l’univers de mon anarcordéoniste préféré : des affiches de concerts, des photos, des chansons librement téléchargeables (notamment des extraits de son fameux concert au squat « Le Clandé », à Toulouse), ainsi que les paroles (et ces « jeux de mots accouchés dehors »). Un vrai régal, quoi ! Normalement, n’importe qui peut aller y surfer, car même avec un ordinosaure le site est accessible (dixit le flyer).

À noter qu’Igor partage son site avec Mireille de Guingois (autre rimailleuse/semeuse de notes), et propose quelques liens fort opportuns vers les sites de ses potes. Indispensable. http://igor.agar.free.fr