Mourir pour des croyances d’accord, mais de mort lente. Il est pourtant des croyances — au demeurant bien inavouables — qui sont foudroyantes.
Un « pauvre » fidèle vient d’en faire la triste expérience : après avoir assisté à la messe de Pâques, dimanche 11 avril, dans une église des Côtes-d’Armor, la cloche qui était accrochée au-dessus de l’entrée du lieu de culte lui est tombée sur la tête (le Monde du 13 avril).
D’un poids d’environ 40 kg, l’amour divin a chu d’une hauteur de huit mètres : on laissera aux petits athées malins le soin de calculer le temps et la vitesse mis par cette cloche pour se fracasser sur la tête du bienheureux récipiendaire !
Tel fut en tout cas pris celui qui croyait, sans doute, en priant s’attirer les bonnes grâces du Seigneur : par cette action — dont le caractère malin n’échappera à personne —, Dieu aurait-il voulu adresser un signe (fort à l’évidence) à ses troupes ?
Le message divin est on ne peut plus clair : au mieux, Dieu en a rien à faire des prières qui lui sont adressées ; au pire il prend ses ouailles pour des cloches !
Dieu en a peut-être marre des conneries des hommes ; peut-être ne les trouve-t-il pas assez dociles à son goût, allez savoir…
Au-delà de la fâcheuse mésaventure arrivée à notre croyant, on ne peut s’empêcher de penser que la religion a, une fois encore, conduit à un drame.
À l’évidence, la prière est tout sauf un préservatif…
Bernard Hennequin