La NEFAC a tenu son IXe congrès général à Baltimore (États-Unis) pendant le week-end des 10 et 11 avril 2004, quatre ans après la formation officielle de la fédération. Plus de 40 membres et sympathisants étaient présents, représentant des groupes de Montréal, du Vermont, de Boston, de New York, de Philadelphie, du New Jersey et de Baltimore. Un certain nombre d’observateurs et d’observatrices étaient également présents, y compris un camarade de la FRAC-GL (Fédération des collectifs révolutionnaires anarchistes de la région des Grands Lacs) et des individus de New Jersey, Pittsburg et Richmond.
Le congrès s’est ouvert sur des introductions, suivies de rapports des collectifs de la NEFAC et des groupes de travail fédéraux (secrétariats, comités de rédaction, trésorerie, Internet, etc.). Il était intéressant excitant d’entendre parler de l’activité menée par différents groupes de l’organisation dans la région : luttes sur le front du logement, contre la pauvreté et le néolibéralisme, organisation syndicale et solidarité, antifascisme, défense des immigrants et des prisonniers, militantisme antiguerre, défense du droit à l’avortement, etc., et durant le week-end il y eut des discussions sur une meilleure coordination de ce travail et sur le développement d’une stratégie plus intégrée de luttes de classes pour la fédération.
Comme à chaque congrès, nous avons également élargi notre cercle d’adhérents avec l’adhésion de deux groupes autrefois sympathisants (Sargassum, de Sommerville, et Mabarezah, de Boston) et d’individuels de Philadelphie et du New Jersey.
La chose sans doute la plus importante de ce congrès fut l’adoption, en attendant la ratification par les membres francophones, d’une position collective sur les luttes dans les milieux du travail. La discussion point par point de cette position a pris la majeure partie du week-end. Ce texte souligne une vision théorique du rôle que jouent les luttes sur les lieux de travail dans un contexte révolutionnaire plus large (et dans tout futur communiste libertaire) et aussi un cadre stratégique pour les anarchistes-communistes dans les luttes d’aujourd’hui.
Un autre thème important fut l’adoption d’une série de proposition du « caucus femmes » de la NEFAC. Nous avons décidé d’inclure une « veille antipatriarcale » dans nos structures fédérales pour garder la fédération informée des luttes sociales féministes et pour mieux participer au travail antipatriarcal dans la région. Il y eut aussi des propositions adoptées qui nous aideront à mieux affronter le sexisme à l’intérieur de la fédération, et appliquer une analyse féministe systématique à notre agitation et propagande écrite.
L’ordre du jour incluait également la rotation de différentes tâches fédérales, le choix d’un nouveau collectif pour aider à la production de Strike !, notre projet de journal d’agitation anglophone, et un engagement à participer aux manifestations contre le Congrès national républicain cet été à New York (les camarades sont également encouragés à participer aux manifestations contre le Congrès national démocrate à Boston).
Nous avons informellement discuté la possibilité de combiner nos efforts avec d’autres groupes régionaux similaires — FRAC (Grands Lacs), FNAC (Nord-Ouest), BAAC (Côte Ouest) pour former, dans le futur, une fédération anarchiste-communiste continentale. Nous avons également discuté d’un projet de livre « Best of » conjointement avec AK Press (pour le printemps 2005).
En conclusion, ce fut un congrès très productif, et les camarades semblent s’être séparés avec un sentiment renouvelé d’enthousiasme et d’engagement. Ce furent quatre dures années pour la NEFAC qui s’est frayé un chemin dans des batailles idéologiques, des défis internes, des difficultés financières, des luttes éprouvantes et une répression légale occasionnelle. Mais nous continuons de grossir comme fédération. Malgré les difficultés, nous allons de l’avant et nous continuerons de nous battre pour un anarchisme communiste pro-organisationnel et lutte-de-classiste tant dans le milieu anarchiste plus large que dans la classe ouvrière de notre région.
Nicolas Phébus, transmis par les relations internationales FA