Denys Arcand fixait sur la pellicule pour toujours le déclin de l’empire américain. Dix-sept années se sont écoulées, et voici les mêmes protagonistes qui donnent rendez-vous aux spectateurs, dans Les Invasions barbares.
Brièvement : Rémy devenu quinquagénaire souffre d’un cancer. Il joue et nargue sa maladie. Mais que faire d’autre pour introduire l’ébauche d’un thème, celui de l’euthanasie.
Rémy demandera à son fils Sébastien de l’accompagner et de le guider dans son choix. Denys Arcand dévoile sous une histoire simple et délicate, une approche parcimonieuse. Elle offre aux spectateurs la distance nécessaire pour s’interroger sur l’euthanasie, sans détour.
Demande audacieuse qui bouleverse l’ordre moral. Ce bouleversement dérange les proches qu’on sollicite d’une aide si peu singulière : le droit de mourir.
Arcand déploie avec valeur que l’euthanasie ne provient pas uniquement de la peur de la douleur physique. Mais bien du souci de ne pas devenir un fardeau pour nos proches.
C’est marquer ainsi à tout jamais le refus de la dépendance. Il faut s ‘inscrire jusqu’au bout dans cette démarche qui rejette la contrainte et l’aliénation.
Oui au droit de choisir de sa vie et ou de sa mort. Non à l’humiliation.
L’euthanasie dérange les politiques. Pour cela, ils invoquent les risques, les dérives et, surtout, la banalisation d’un tel acte. Alors ?
Zohra