En effet, si l’on écoute les discours, si on lit les tracts, personne ne souhaite construire une Europe telle que nous la vivons. Certain.e.s la veulent plus fermée, plus raciste, d’autres plus sociale, d’autres encore plus compétitive et pourtant, lors de ces élections, le nombre de listes présentes est énorme. C’est un record. Alors pourquoi cet empressement ?
L’Europe, c’est des sous
Pour de nombreux partis et politicien.ne.s, l’Europe c’est avant tout leur gagne-pain. C’est ainsi que l’on peut constater que certaines nationalités ont droit au double mandat (européen et national). La fourchette actuelle se situe entre 2 800 euros par mois pour le député espagnol, 3 300 euros pour l’élu finlandais, 8 450 euros pour le député autrichien et plus de 9 600 euros pour son collègue italien. Notons que les députés luxembourgeois reçoivent 4 100 euros, les Français 5 350 euros et les Belges 5 600 euros.
C’est toujours bon à prendre dans une vie politique qui manque de souffle. Par exemple, le Parti fédéraliste (1 500 adhérents) a touché 16 000 euros de financement public, un montant établi en fonction de son résultat aux législatives de juin 2002 (moins de 1 % des voix). Malheureusement, ce n’était pas assez pour couvrir leurs frais. On va bientôt les plaindre.
Les députés européens reçoivent la même indemnité que les députés nationaux, complétée par celle versée par le Parlement européen. En plus de cela, les groupes politiques peuvent toucher de l’argent. Pour bénéficier d’un financement communautaire, un parti politique au niveau européen doit introduire, chaque année, une demande auprès du bureau du Parlement européen.
Trois conditions doivent être remplies pour constituer un groupe politique au sein du Parlement européen :
- Avoir la personnalité juridique dans l’État membre où il a son siège ;
- être représenté dans au moins un quart des États membres par des membres du Parlement européen ou dans les parlements nationaux ou régionaux ou dans les assemblées régionales, ou bien avoir obtenu au moins 3 % des votes exprimés dans au moins un quart des États membres lors des dernières élections européennes ;
- Avoir participé aux élections au Parlement européen ou en avoir exprimé l’intention.
L’Europe c’est encore des sous !
Et c’est comme cela qu’on essaye de nous la vendre. L’Europe, c’est des subventions (n’est-ce pas messieurs de la FNSEA ?). Alors on ne peut pas être contre.
Pour notre part, nous reprenons le slogan : d’autres mondes sont possibles ! Et nous œuvrons à la construction d’un autre futur libertaire et égalitaire, débarrassé des frontières.
Le Bisontin