Accueil > Archives > 2004 (nº 1342 à 1380) > 1364 (17-23 juin 2004) > [Solidarité avec les prisonniers de Guadalajara]

Halte à la barbarie étatique

Solidarité avec les prisonniers de Guadalajara

Le jeudi 17 juin 2004.

Vendredi 28 mai, des manifestations étaient organisées à Guadalajara (Mexique) pour protester contre la tenue du troisième sommet Union européenne — Amérique latine et Caraïbes, réunissant de nombreux chefs d’État (dont, entres autres, Jacques Chirac). Alors que toute la journée se déroule dans le plus grand calme, en fin d’après-midi, la tension monte et des échauffourées éclatent entre manifestants et policiers. Selon certains participants, des agents provocateurs se seraient infiltrés dans les rangs du cortège pour provoquer des affrontements avec la police. La répression, d’une grande violence, ne se fait pas attendre et le centre ville se retrouve brusquement en état de siège. Tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un « contestataire » est alors irrémédiablement pourchassé, matraqué, gazé… Finalement, plus d’une quarantaine de personnes (dont huit étrangers : un basque, trois catalans, une canadienne et trois nord-américains), membres en majorité des collectifs libertaires Caravana Libertaria Carlo-Giuliani et Apoyo Mutuo sont arrêtées. Le récit des traitements barbares que leur ont infligés les forces de l’ordre mexicaines est édifiant.

Pendant au moins 48 heures, elles ne recevront ni à boire ni à manger et ne pourront dormir. On leur interdira également de joindre un avocat ou de se mettre en communication avec leurs familles. Constamment frappés, humiliés, menacés, insultés, ces compagnons subiront les pires outrages. Les femmes seront obligées de se dévêtir totalement, de se mettre dans des postures dégradantes, au milieu d’un va-et-vient incessant de policiers et fonctionnaires, subissant propos outrageants et menaces de viols. Enfin, sous la torture, les détenus seront forcés de signer des déclarations les accusant de rébellion, résistance aux forces de l’ordre public et dommages à la propriété privé.

Les huit étrangers, entre les mains des services d’immigration, sont sous le coup d’une procédure d’extradition. Quand aux prisonniers mexicains, si quelques uns ont pu sortir en payant une caution (entre 1 800 et 2 400 dollars, somme totalement hallucinante lorsque l’on sait que le salaire d’un ouvrier est d’environ 150 dollars par mois), les autres se trouvent toujours derrière les barreaux. Quoi qu’il en soit, tous passeront en jugement prochainement pour les motifs déjà cités. Vendredi 4 juin, en signe de solidarité, une manifestation de protestation fut organisée à Mexico pour dénoncer le caractère fasciste de la police mais également du parti au pouvoir, le PAN (Parti d’action nationale, droite catholique et ultra-libérale).

Vous pouvez apporter votre soutien en envoyant des dons sur le compte bancaire 1299949054, de la BBV Bancomer, au nom de Martha Cecilia Garcia Juarez. Ce compte est celui de la Bibliothca Social Reconstruir (bibliothèque anarchiste de Mexico) Il est nécessaire de prévenir au préalable par mail à cette adresse : biblioteca@libertad.org.mx. Vous pouvez également envoyer des lettres de protestations à l’ambassade (4, rue Notre-Dame-des-Victoires, 75002 Paris, ou 9, rue Longchamp, 75116 Paris) et aux consulats mexicains.

Encore une fois, l’État, qu’il soit mexicain cette fois-ci ou autre la suivante, nous dévoile son vrai visage : celui de l’autorité, de la répression et de la barbarie.

Encore une fois, l’État nous montre sa vraie raison d’être : La défense des intérêts capitalistes.

Exprimons notre solidarité avec les prisonniers mexicains et crions avec eux : à bas l’État !

Thierry Libertad, groupe Marée noire, Nancy


(Pour plus d’information, vous pouvez consulter les pages suivantes : http://guadalajara.mediosindependientes.org et http://mexico.indymedia.org)

Sources provenant de compagnons mexicains et espagnols.