Accueil > Archives > 1998 (nº 1105 à 1145) > 1119 (16-22 avr. 1998) > [Contre le financement des écoles privées]

Italie

Contre le financement des écoles privées

Le jeudi 16 avril 1998.

Environ 10 000 personnes ont participé dimanche 17 mars à Rome à la manifestation nationale contre le financement de l’école privée. Résultat satisfaisant que le choix d’une grève aurait peut-être rendu plus incisif. Se sont retrouvés dans la rue le syndicalisme de base (CUB, RdB, Unicobas, SdB, Si Puo, ISI-Scuola, Sincobas, Slaicobas), le Mouvement (Cobas, étudiants) quelques expressions du mouvement associatif, à l’exclusion de ces secteurs (ex Cidi) liés à double tour au wagon confédéral.

Rifondazione avait une présence restreinte, qui après des hésitations variées n’a donné aucune adhésion au niveau national revendiquant cependant comme prétexte la publication de son propre quotidien. La chose en elle-même n’est pas insolite ni importante, mais plutôt illustrative des contradictions qui apparaissent au sein de la gauche, tout au moins au niveau de la façade puisque les choix politiques sont déterminés depuis longtemps. Le système intégré, la « parité », ou bien appelons-le pour ce qu’il est, le financement de l’école privée, faisait partie en fait du programme électoral de « l’olivier ». Il s’agit aujourd’hui pour le gouvernement, dans toutes ses composantes, d’honorer une dette contractée envers les forces cléricales qui avaient consenti à former l’alliance de « L’Olivier ». Voici donc que face aux coupes énormes prévues sur le chapitre scolaire, face à la répartition de 27 000 postes de travail et d’un contrat bloqué sont alloués 110 milliards à l’école privée, ce qui, comme chacun le sait, signifie en Italie surtout l’école cléricale.

La manifestation du 1er mars a eu le mérite de se caractériser, même à des niveaux différents comme un moment de lutte contre la politique du gouvernement en déterminant les responsabilités pesantes et les contradictions : ce terrain a permis d’éviter le risque fondamental que l’échéance pouvait représenter, c’est-à-dire celui d’aligner la mobilisation contre le financement de l’école privée sur le plan du constitutionnalisme rigide et du culte de l’État. Au contraire, des occasions comme celle-ci servent aussi à démontrer combien la défense des intérêts de la collectivité passe exclusivement à travers la prétendue garantie d’institutions et appareils publics qui défendent seulement les intérêts privés et particuliers.

La mobilisation contre le financement de l’école privée a démontré en outre comment autour d’objectifs concret, plus que de programmes fumeux, il est possible de construire des parcours communs significatifs sur le plan de l’auto-organisation syndicale.

Umanita Nova le 8 mars 1998.