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Sans-papiers en Espagne

Solidarité !

Le jeudi 8 février 2001.

Ce sont maintenant plusieurs centaines de personnes qui occupent des églises dans les villes de Madrid (église Saint-Ambroise, sic), Murcia, Almeria, Saragosse, et surtout Barcelone (sept églises occupées par 700 personnes dont 500 jeûnent pour protester). Le mouvement en est à son onzième jour de grève de la faim pour les plus anciens. On retrouve partout la même peur de l’expulsion et de la clandestinité, la même solidarité entre marocains et pakistanais, équatoriens et russes… Et le désir de lier leur traitement à l’égalité des droits contre la régression de tous : « si aujourd’hui ils piétinent nos droits, demain ils le feront avec les droits de tous les autres » estiment-ils.

La solidarité s’organise aussi à l’extérieur : une manifestation de 5 000 personnes a déjà eu lieu à Barcelone, d’autres sont prévues le 4 février. Les prises de position se multiplient. Du coté syndical par exemple, on exprime ses craintes devant une sélection dans l’accès à l’éducation pour les enfants d’immigrés victimes de la nouvelle « Ley de Extranjeria ». Partout, des comités expriment leur soutien aux plateformes réalisées par les immigrés eux-mêmes qui pratiquent ainsi l’autogestion de leur lutte. Bien entendu, le gouvernement joue le discrédit et le pourrissement. Assez vite, par médias interposés, les notables du pouvoir ont parlé d’immigrés manipulés politiquement, de filières mafieuses d’acheminement des immigrés ; des audiences ont été accordées, ici ou là, mais sans résultat convaincant. Au Maroc espagnol (Melilla), les forces de police sont intervenues pour expulser des marocains en grève de la faim, quatre d’entre eux ayant été arrêtés.

Les anarchosyndicalistes sont partie prenante de la lutte. Armando Varo, un représentant de grévistes enfermés à Barcelone, est membre du syndicat CGT qui appelle à la désobéissance civile contre la loi ; à Saragosse, la CNT a longtemps prêté ses locaux aux assemblées générales des immigrés en lutte qui ont dû, il y a quelques jours, devant leur nombre qui grossissait, se réunir ailleurs. Comment en serait-il autrement ?

Cette lutte en Espagne nous concerne, comme elle nous concerne ici, en France. C’est pourquoi il est nécessaire d’affirmer son soutien par des rassemblements, appels téléphoniques, fax, courriers électroniques, communiqués de presse aux autorités espagnoles en France (consulats, ambassades, compagnies aériennes, etc.). Un site internet pour se tenir au courant :
www.sindominio.net/sinpapeles. Vous pouvez aussi envoyer des messages de soutien :
encierro-madrid@sindominio.net par exemple.

Relations internationales de la FA