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En vrac

Le jeudi 22 janvier 2004.

Les anarchistes (et celles et ceux qui pratiquent la révolte en général) ont toujours entretenu des rapports… comment dire… privilégiés avec les représentant.e.s de l’Ordre et de la Justice, sans nécessairement être au fait de la chose juridique. Une bonne façon de réduire quelque peu son ignorance en la matière serait de se procurer l’excellent Kit juridique d’urgence qui a récemment été réédité. Il s’agit d’une brochure présentant les différentes situations où les foudres judiciaires peuvent tomber sur les pauvres militant.e.s que nous sommes, ainsi que les précautions à prendre, les attitudes à tenir, nos droits et les limites de l’action répressive (toujours très élastiques, hélas). De manière générale, le kit donne l’information nécessaire pour limiter, autant que possible, les dégâts et le temps passé en compagnie des pandores et des juges, en cas d’arrestation et éventuellement d’inculpation. C’est toujours pénible d’aller défricher un terrain juridique qui, décidément, n’est pas le nôtre, mais l’on conviendra que dans la perspective de prochaines manifs et actions, la chose est nécessaire.

Le kit est téléchargeable gratuitement sur : http://pajol.eu.org/article150.html, et — changez pas de main — un Guide de self-défense juridique (plus complet) est aussi disponible sur www.guidejuridique.net. Pour recevoir le kit en version papier, un petit mail à kitjuridique@no-log.org, qui vous dira comment faire…

Première et violente démo du groupe rouennais The Last Day of Icarus, qui ne laisse présager que du bon pour la suite, même s’il est toujours difficile de se faire une juste idée sur seulement deux titres. Avec une patience presque sadique, The Last Day of Icarus prend le temps de son tourment musical, poussant chaque morceau à un paroxysme de complexité, assez étonnante d’ailleurs pour un si jeune groupe. Ici, on dirait que le hardcore se fait violence pour rester sombre, lourd, oppressant dans la mélodie, pour contenir la furie d’un chant qui hurle de désespoir et se débat dans les riffs. Au final, un peu plus de six minutes de tension extrême qui, ma foi, ébranlera quiconque a les nerfs et les tripes sensibles. En revanche, le désenchantement porté par les textes ne gagne peut-être pas un tel aboutissement et, paradoxalement, manque de cette froide rage qui rend la musique de The Last Day of Icarus si puissante. On attend la suite, et avec impatience !

Contact : www.icarus.fr.st, wfstasso@free.fr, Gildas au 06 22 95 89 53 ou Damien au 06 72 94 36 16.

Figure singulière dans le petit monde du fanzinat français, Zoop ! zine poursuit sa route et pose son vingt-troisième numéro, d’une épaisseur encore fort respectable. Respectable, aussi, l’ouverture d’esprit dont témoigne la variété des sujets abordés (cinéma, littérature, musique, politique, etc.), mais aussi une pratique rédactionnelle originale consistant à enrichir la publication de contributions émanant d’autres fanzines (par exemple Pick me up ou encore Dissensus). Textes littéraires, article sur le fichage, intéressante interview du collectif Apache de Tours, nombreuses chroniques, etc. L’abonnement annuel coûte 15 euros, mais il doit être possible de se procurer les numéros à l’unité. Le contact est aussi celui d’un infoshop qui a, lui aussi, besoin de soutien.

Infokiosk Bokal, 3, rue Lazare-Carnot, 01 000 Bourg en Bresse, lebokal@free.fr

Production récente de La Idea (souvenez-vous, le label des anarchopunks Sin Dios, qui ont fait l’objet d’un cahier spécial dans votre hebdo préféré), le EP d’Ekkaia réussit un exercice difficile, celui de la baston musicale dans la mélodie. Que le groupe joue vite ou lentement, qu’il s’attarde sur une intro ou qu’il cavalcade en plein cœur des morceaux, il se dégage des accords, constamment, une émotion aussi vive que prenante. Et le chant, hurlé façon attaque de Sioux sur les troupes fédérales, n’est pas pour alléger la charge émotionnelle de la galette. Dans les paroles (en espagnol et traduites en anglais), Ekkaia nourrit une approche très personnelle de l’aliénation et de l’enfermement, quels qu’ils soient. Un très beau texte vient enrichir le livret, où il est question de la nécessité, pour chacun.e, de ne plus attendre, de ne plus se confiner dans une routine où l’on entretient, partiellement, le système qui produit les aliénations. « Le jour où nous laisserons tout cela derrière nous, des changements commenceront d’apparaître… » Un autre texte, signé d’E. Armand, adapté en espagnol, figure sur la pochette. Belle inspiration.

Ekkaia, c/o Adormideras edf, Pase Maritimo, nº 6 2 izq, I5002 Acoruna, Espagne.
ekkaiasucks@hotmail.com
http://perso.wanadoo.fr/ekkaia

André Sulfide