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Traquenards à Lille contre les sans-papiers

Le jeudi 23 janvier 2003.

14 janvier 2003 : le Collectif anti-sécuritaire appelait à un rassemblement contre les politiques liberticides (LSQ, LSI, CLS, etc.) au moment où le projet de loi Sarkozy était débattu en deuxième lecture à l’Assemblée. Victimes régulières de la répression, les sans-papiers s’étaient encore une fois mobilisés avec nous pour contrer les projets liberticides d’un gouvernement qui agit dans la continuité des gouvernements précédents, qu’ils soient de gauche ou de droite. Mais ce soir-là, l’État a franchi un pas de plus lors de la dispersion de cette manifestation parfaitement pacifique, Alors qu’ils quittaient la place de la République, quatre sans-papiers ont été arrêtés. Un contrôle au faciès, par les mêmes policiers qui encadraient la manifestation. Seuls trois d’entre eux ont été libérés depuis.

15 janvier 2003 : lors du traditionnel rassemblement du mercredi des sans-papiers place de la République, la police encadrant la manifestation recommence ses provocations. Elle tente d’abord d’empêcher la dissolution du cortège en interdisant l’accès au métro et en plaçant la BAC aux abords de la place, avant de finalement ouvrir le passage vers le métro. Mais un nouveau contrôle au faciès a lieu aux abords du théâtre Sébastopol. Heureusement, des membres du CSP-59 et des soutiens en furent témoins et personne ne fut arrêté.

En tant qu’organisateurs du rassemblement du 14 janvier, nous ne pouvons accepter que nos manifestations servent de traquenards policiers pour interpeller des sans-papiers et les expulser. En tant que soutiens du mouvement des sans-papiers, nous ne pouvons accepter de voir leur droit de manifester en sécurité bafoué par l’État policier.

Anticipant le vote de la loi Sarkozy, qui prévoit des mesures spécifiques menaçant la liberté de manifester, les autorités policières n’ont pas hésité à criminaliser ceux et celles qui ont choisi de ne plus vivre dans l’ombre et d’affirmer le droit à la libre circulation des individus. Le gouvernement a décidé de jouer l’escalade de la répression sociale en s’attaquant aux populations les plus précarisées et en particulier à une fraction organisée qui lutte pied à pied pour

la reconnaissance de leurs droits.

Demain, qui sera la cible ?


Fédération anarchiste, les Alternatifs, APU-Moulins, CDDSP59, Comité anti-expulsion de Villeneuve-d’Ascq, CSP-59, MRAP Lille, Melt, SUD-Éducation