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Crises de foi

Le Moyen âge en Italie

Le jeudi 18 octobre 2001.

Depuis que la droite a gagné les élections en Italie, l’ordre moral est de retour. Il faut dire que l’Église a largement participé à cette victoire et que, du coup, elle demande à être récompensée. Ainsi, le président de la région de Rome — Francesco Storace — a décidé que les familles pauvres pourraient accéder aux aides sociales seulement si elles présentaient un certificat de mariage en bonne et due forme. Les couples vivant dans le péché n’ont qu’à crever, c’est cela la morale chrétienne. L’Église, ah bien sûr ! était contente, et elle l’a fait savoir. Ainsi, quand ce projet d’aide avait été discuté il y a trois ans (à l’époque la gauche dirigeait la région), ces aides étaient destinées à tous les couples, mariés ou non. Sous la pression de l’Église, le texte affirmait néanmoins que les couples homos n’y avaient pas droit. Mais les évêques n’étaient pas contents, car pour eux seul le mariage compte. Pour le reste de la droite, le président de la région donne le bon exemple. Ainsi, le secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur — Alfredo Mantouan — a déclaré : « Il est temps que la droite réagisse en annonçant clairement que la seule famille titulaire de droits est celle composée d’un homme et d’une femme qui publiquement s’engagent à travers le mariage. » Cette croisade d’un autre temps est aussi menée par Rocco Buttiglione, un catho ami de Jean-Paul II. Celui-ci a fait de l’avortement son combat personnel. Sa dernière idée consiste à encourager les femmes à garder leur enfant en leur offrant un million de lires. Ce projet a provoqué une levée de boucliers, mais il a reçu le soutien de l’Église et de la droite, dont M. Storace qui a même déclaré : « La droite ne doit pas avoir peur de ces thèmes qui servent à affirmer une identité européenne qui fonde ses racines dans la défense des valeurs chrétiennes. » On ne peut pas être plus clair.

Régis Boussières, groupe Kronstadt Lyon